Mort en Malaisie by Don Pendleton

Mort en Malaisie by Don Pendleton

Auteur:Don Pendleton [Pendleton, Don]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Plon
Publié: 2013-06-09T19:17:45+00:00


CHAPITRE DIX

À la dernière seconde, l’Exécuteur retint son index. Tout allait très vite dans sa tête. Il n’était blessé qu’à la main et il avait encore besoin de Phrum Rama.

Encore une fois, ses fabuleux réflexes avaient joué. Dans les deux sens. D’abord, il avait détourné la balle du briquet mortel, ensuite, il avait arrêté sa propre pulsion vengeresse. Puisqu’il n’était pas mort, qu’il contrôlait toujours la situation, on pouvait reprendre le dialogue.

Juste un peu différemment.

Il avait mal à la main. Une balle de petit calibre .6,35 ou .22 long rifle. Blessure en séton, dans le gras du pouce. Sans lésion ligamentaire. Juste de la douleur et du sang.

Du pied, il envoya le briquet-gadget à l’autre bout de la salle, et, ôtant le canon du Master de la narine du Thaï, il lui envoya une formidable gifle. En revers. Terrible. Cela fit un bruit de bois cassé, et Phrum Rama poussa un cri étranglé. Maintenant, son beau nez bien droit n’était plus qu’un souvenir. Écrasé, complètement couché sur le côté. Il lui faudrait les soins d’un spécialiste de l’esthétique. S’il vivait assez longtemps pour regretter son ancien nez. Car, cette fois, Bolan n’avait plus du tout envie de rire. D’une deuxième gifle, il coucha le nez de l’autre côté, et, d’une troisième, il le redressa enfin, en l’écrasant tout à fait.

Le cri que poussa Phrum Rama fit de nouveau trembler des choses cristallines quelque part. Mais, cette fois, il laissa tinter. Trop occupé par sa souffrance, il avait du sang partout et, déjà, ses beaux yeux gris larmoyants enflaient. Dans la foulée, Bolan lui enfonça de nouveau le canon du Master où il l’avait déjà mis plus tôt. Maintenant, le Métis n’en pouvait plus de hurler. Tétanisé, il ne songeait même plus à essayer d’échapper au réducteur de son.

— Où ? gronda l’Exécuteur. Où est Mike ? Vite !

Phrum Rama fit aussitôt signe qu’il était prêt à parler. Bolan le soulagea un peu du canon et insista :

— Vite !

— À Chiang Rai !

— Chez qui ?

— Chara… Hoaba !

Ça recoupait les aveux de Thrat. Bolan hocha la tête.

— Ce sont tes flingueurs qui l’ont kidnappé. Qu’est-ce qu’il fait chez Hoaba ?

— Il… C’est Hoaba qui a repris les hommes et les affaires de Suk Chaï à son compte, renifla Phrum Rama. Il se doute que vous allez chercher à les éliminer et il a pris « Vieux » Mike en otage.

Charmante nature. À peine son cadavre froid, on s’arrachait déjà les biens de Suk Chaï. Méthodes mafia. C’était pareil dans toutes les familles de l’Organized Crime. Au passage, Bolan songea que s’il avait pu retenir le gosse qui lui avait dit de se rendre à Loei, il en aurait peut-être plus appris tout de suite. Toutefois, grâce à la dernière phrase du gamin, il s’était méfié. Dans la région, « Vieux » Mike semblait jouir de solides amitiés. Y compris parmi les enfants. Il insista :

— On l’a emmené quand, Mike ?

— Hier soir. Oh ! J’ai mal !

— Comment ?

— Hier soir !

— J’ai compris.



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